Audio On Line -Haute fidélité de Prestige : JM Reynaud, Atoll electronique, B&W, Elipson

Banc d'essai de l'amplificateur audio/vidéo Atoll Electronique AV100

Banc d'essai paru dans le magazine Haute Fidélité

Banc d'essai

Le Nord-Ouest de la France recèle des trésors insoupçonnés. Il abrite par exemple les usines de développement et de production du fabricant d'électroniques Atoll. Cette jeune entreprise a su s'imposer en quelques années sur le marché national, mais également européen et international. Pour preuve, ces amateurs italiens qui chantent les louanges des intégrés IN100 sur leurs sites web. Bien que sérieusement ancrée dans la haute fidélité, Atoll a mis au point une gamme de produits séduisants, aussi pour les amateurs de son multicanal que les audiophiles : la série AV. Reprenant exactement le même look que toute la gamme d'amplificateurs deux canaux, il est capable de traiter un canal supplémentaire. Son ajout à une installation stéréophonique classique permet le passage à cinq canaux, idéal pour le home cinema ou les morceaux musicaux sur DVD audio ou SACD multicanal. Atoll a redonné à l'aluminium brossé sa teinte naturelle. En effet, tous les éléments de la marque sont livrables dans la robe grise métallisée, très "fashion" si l'on peut dire. Il est cependant toujours possible de se procurer des éléments de couleur noire afin de conserver une certaine homogénéité dans l'ensemble des éléments composant une chaîne.

Seule la puissante diode verte perdure, placée sur la droite de l'appareil, à l'opposé du sympathique logo Atoll. Indiquant la mise sous tension de l'appareil, elle peut être gênante, particulièrement dans le noir lors d'une projection.

La face arrière est des plus simple mais très complète. Chaque canal dispose de deux entrées stéréo asymétriques sur connecteurs RCA. Ainsi, il est possible de connecter deux systèmes distincts sur un même amplificateur : un préamplificateur stéréo analogique de très haute qualité et un processeur numérique moins musical mais très efficace pour restituer les bandes son de films.

La connexion aux enceintes s'effectue par le biais de bornes haut-parleurs universelles plaquées or somme toute classiques, acceptant câble dénudé, fourches ou fiches bananes. Enfin, l'arrivée du câble d'alimentation format IEC s'effectue sur un bloc comprenant l'interrupteur de mise sous tension et un accès direct au fusible de protection, rendant le remplacement de ce dernier très aisé. Lorsque l'on jette un coup d'oeil sous la "capot" en U inversé, on comprends mieux pourquoi l'AV100 est assez difficile à porter. Avec ses deux énormes transformateurs toroïdaux d'une puissance de 300VA chacun, 6 capacités de filtrage de 6800µF/63V, et d'imposantes ailettes de dissipation sur chaque transistor mosfet placé sous des ouvertures laminaires de dissipation, il ne fait aucun doute que l'électronique ne sera jamais, ou très rarement, repoussée dans ses derniers retranchements. Notons que la fabrication et la finition, pour l'instant encore artisanale comparée aux multinationales, est d'un excellent niveau. C'est l'exploitation d'un châssis, de composants et de cartes époxy universelles pour l'ensemble des électroniques de la marque qui permet une telle réduction des coûts de production.

 

ÉCOUTE

Prenez quelques précautions lors de l'installation de l' AV100 au coeur de votre système. Tant qu'elle n'est pas rôdée, cette boule de nerfs est assez gourmande en électrons. Ses 300 à 400 premières heures sous tension le font chauffer de manière assez importante : laissez-le donc bien respirer. Par la suite, la dissipation thermique se fait moindre, pour ne pas dire faible.

Seul petit bémol, il aurait été bon qu' Atoll envisage l'implantation de déclencheurs 12V permettant au processeur d'allumer ou d'éteindre l'amplificateur.

Autre détail important à considérer avant de marier cette électronique à un préamplificateur processeur : choisissez un modèle à gain important, qui alimente avec force et nervosité l' AV100. C'est uniquement à ce prix que l'amplificateur donnera le meilleur de lui-même.

Bonne nouvelle cependant, le choix des enceintes est très facile. La réserve de puissance presque intarissable alliée à la précision de l'amplification permet à l' AV100 d'exploiter aussi bien des enceintes de bibliothèque à faible rendement que de larges colonnes.

Bien que dédié à l'amplification de voies centrales et arrières, l' AV100 a tout d'abord été testé en configuration stéréo. C'est, comme d'habitude avec Atoll, une performance exceptionnelle qui  nous est proposée. Que ce soit "Little L" de Jamiroquai, "Radio #1" de Air ou "Je n'ai qu'une seule vie" de De Palmas, nous avons été séduits par le caractère franc et direct de cette électronique. Une attaque puissante qui ne traîne pas, une excellente séparation aussi bien des canaux que des sons reproduits et une perpétuelle sensation d'en vouloir plus font de l' AV100 un amplificateur "à vivre" et non à regarder prendre la poussière. Ne vous méprenez pas, il est tout aussi doué de douceur, feutré et volupté comme nous l'avons constaté sur "Vespertine" de Bjork, "Bali Duha" de Jalan Jalan ou "To Venus and back" de Tori Amos.

L' AV100 reste calme mais ne peut  s'empêcher de transmettre beaucoup de vie et d'émotion à travers chaque reproduction. Lorsque l'on attaque els choses sérieuses, dans une configuration musclée à qui l'on administre quantité de bandes son dynamiques, l' AV100 sort l'artillerie lourde. Tonnerre et explosions ne lui font pas peur, restitués avec force et conviction dans les enceintes centrales et arrières. La tornade de feu jaillissant du ciel dans "Le prince d'Egypte" déchire littéralement le ciel, réveillant les enceintes arrières habituellement bien mollassonnes.

Les voix graves des monstres de "Space Jam" font trembler l'auditeur lorsqu'elles sont restituées par l'enceinte centrale, mais dans une moindre mesure que les tireurs de mitrailleuse du film "Le Chacal". Les qualités de précision, de transparence et placement très justement appréciées en configuration hi-fi sont ici providentielles : les voix sont plus proches, directes et amples, les mouvements dans l'espace sonore sont fluidifiés, profonds et étendus, les micro détails sont "à l'air libre" et percent au milieu d'une foule d'autres informations. Sans atteindre les performances d'un bon amplificateur numérique, l' AV100 dépasse en qualité nombre d'amplificateurs de puissance 5 ou 6 canaux, pour un prix beaucoup plus raisonnable avec en prime une modularité exemplaire.

 

VERDICT

S'appuyer sur de bonnes bases porte toujours ses fruits. Atoll prouve avec l' AV100 qu'une électronique performante en haute fidélité n'a aucune difficulté à appréhender les méandres du home cinema. Sa conception inhabituelle le place en complément logique d'une installation stéréophonique dont il ne dégrade pas les performances. Mieux encore, il est à la fois capable de maîtriser une bande son de film virevoltante, agressive ou légère qu'un passage purement musical. Très rapide, fort dans le grave et doué de transparence, il modélise avec brio la scène sonore devant l'auditeur. S'il s'accommode relativement mal d'un préamplificateur-processeur au gain et à la nervosité modérés, il est capable de driver une très grande majorité d'enceintes. Son prix abordable allié à sa nouvelle robe métallique rendent la performance encore plus remarquable. Un produit français, efficace et relativement unique : que demander de plus ?

 

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