Audio On Line - H-Fi de Prestige (JM Reynaud Atoll Electronique B&W Elipson)

Enceintes JM Reynaud Studio 3

 

Date de sortie : 1990

Cette fiche provient de documents qui m'ont été transmis par de nombreux internautes, par l'auditorium Enceintes et Musiques (78) et Martin Image et Son (14). Si vous avez des informations complémentaires concernant ce modèle, des photos, des bancs d'essais, des fiches techniques, merci de me contacter.

Prix indicatif : nc

Type : colonne
Dim.: H1120 x L255 x P180 mm

Présentation

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Galerie photo (modèle Studio3 mk1)

Jean-Marie Reynaud Studio 3JM Reynaud Studio 3

JMR Studio 3JM Reynaud Studio 3

Banc d'essai de la série MK2 paru dans le magazine LA NOUVELLE REVUE DU SON

JMR Studio 3 mk1Jean-Marie Reynaud devrait être un homme heureux. Son laboratoire de recherche et son usine de production sont situés dans l'une des plus belles régions de France où il fait bon vivre, loin des bruits et des tumultes de la ville, pouvant se consacrer à ses chères études acoustiques, dans le calme.

Mais, voilà il est toujours insatisfait, perfectionniste dans l'âme qu'il est et à juste raison il améliore ses produits au fil des ans, sans changer fondamentalement les bases d'une esthétique sonore axées sur l'intelligibilité du message, une extrême clarté d'ensemble, une aération générale liée à une superbe image stéréo dans les trois dimensions. Tout irait bien dans le meilleur des mondes mais nul n'est prophète en son pays et quand on se veut pur et dur, il est parfois difficile de "faire des affaires".

Dommage que ses produits ne soient pas plus connus car l'écoute de la Studio 3 série II, par exemple, qui a été améliorée sur de nombreux paramètres et présente un superbe équilibre tonal avec du rendement, sans toniques désagréables, cela pour une surface au sol minimale, est superbe. On ne peut qu'inciter les amateurs de musique à découvrir ce nouveau système qui offre beaucoup de plaisir d'écoute pour un prix raisonnable, sans s'encombrer d'armoires normandes.

L'idée de base est intéressante, avoir un système prenant un minimum de surface au sol 25,5 x 18 cm, tout en plaçant le médium et le tweeter à hauteur optimale d'un auditeur assis, d'où sa hauteur de 1,12 m sans pour autant se sentir frustré par un manque d'extrême-grave qui doit arriver au bon moment et non pas dix ans après la bataille.

Seuls les deux haut-parleurs en façade sont visibles, en position inversée, avec le grave-médium au-dessus du tweeter pour une arrivée des informations dans le bon ordre à l'oreille de l'auditeur grâce à une mise en phase qui est moins hasardeuse, mais c'est sans compter sur un troisième haut-parleur logé à l'intérieur de l'enceinte qui assiste le système dans le grave et l'extrême-grave avec vigueur et rapidité.

Quand on observe la charge interne de ce haut-parleur grave de 13 cm, on constate la présence d'une ligne acoustique repliée débouchant à l'avant vers un évent rectangulaire. Cette ligne de transmission acoustique repliée a été, par rapport à la première version de la Studio 3, encore mieux optimisée pour réduire les bruits d'air et avoir un meilleur amortissement pour éliminer tout effet de rebond après un puissant transitoire. Cette ligne acoustique possède une section interne croissante afin que la masse d'air en compression juste à l'arrière du haut-parleur puisse circuler à bonne vitesse pour déboucher à l'avant en jouant un rôle de transformateur d'impédance acoustique, entre celle élevée régnant du côté de ce que l'on peut apparenter à une chambre de compression, et l'impédance très basse à la sortie de l'évent freiné. Mais ce n'est pas tout, ce haut-parleur de grave interne regarde vers l'avant une double cavité. La première est accordée sur la résonance de l'ensemble : premier volume face au haut-parleur débouchant sur un évent cylindrique dont la sortie est placée à l'arrière de l'enceinte (agissant comme un filtre passe-haut). La deuxième cavité est couplée à un autre volume en relation avec le haut-parleur extérieur qui regardent ainsi une charge pseudo infinie mais avec une impédance motionnelle pratiquement parfaite. 

Jusqu'à 150 Hz, les deux haut-parleurs travaillent en phase, l'accord des deux cavités est calculé de telle manière qu'il n'y ait pas de phénomène de désamortissement comme le cas peut se produire avec deux haut-parleurs placés l'un derrière l'autre. Ce type de charge se distingue par une courbe d'impédance beaucoup plus régulière, sans les risques de surtension, une réponse transitoire rapide, nette, sans traînage et surtout une puissance acoustique nettement supé­rieure à partir de deux haut-parleurs de 13 cm seulement.

Toujours par rapport à la première version, le haut-parleur interne de grave de 13 cm possède un nouveau profil pour son cône, en fibres de verre, entraîné par une nouvelle bobine sur support Kapton avec fil d'aluminium. Le circuit magnétique de 14 cm est ultra puissant tout à fait nécessaire avec ce type de charge.

Le grave-médium extérieur bénéficie d'un cône polypropylène plus léger et au centre en lieu et place du cache noyau, un nouveau profil d'ogive pour une dispersion plus régulière (absence de lobes de directivité en pétales (le pâquerette à partir de 3 kHz)). Jean-Marie Reynaud s'est aussi penché sur les transferts des mouvements de la bobine vers le cône en utilisant un nouveau principe de collage beaucoup plus dur et ne faisant pas office d'amortisseur entre les deux.

Le tweeter est totalement nouveau avec son dôme hémisphérique de 25 mm ! Sa suspension périphérique Supronil pour une plus grande fiabilité (absence de rupture mécanique) et surtout un meilleur amortissement. On remarque tout autour du tweeter une plaque de feutre circulaire qui limite les phénomènes de diffraction pour une plus grande précision de localisation des sources et éviter certaines instabilités sur les transitoires. Toujours au sujet de l’amortissement, on remarque que les parois de la cavité interne du haut­parleur grave-médium extérieur reçoivent des plaques de feutre qui atténuent sensiblement les réflexion, directes et rapides, ayant la fâcheuse tendance à transformer les voix en sonorités de fond de tonneau.

Le filtre, lui aussi, a été revu avec un filtrage séparé du haut-parleur grave interne et un filtre série de 12 dB/octave contre les deux haut-parleurs en façade avec fréquence de transition à 2 900 Hz. Le filtre placé à l'arrière du bornier sur une grande plaque très rigide supportant aussi l'évent circulaire amorti par de la mousse, est composé de selfs bobinées sur air dont l'orientation les unes par rapport aux autres a été calculée pour un minimum d'interférences. Les masses sont séparées pour les cellules grave et grave-médium-aigu. Aussi a-t-on la pos­sibilité de bicâblage à partir d'une triple paire de bornes d'entrées avec strarps en fonction de la configuration choisie. Le bicâblage ne fonctionne pas forcément correctement avec tous les systèmes même prévus à cet effet, mais dans le cas de la Studio 3 série II, il apporte incontestablement un plus dans la netteté du grave, l'ouverture du bas-médium à condition d'utiliser le même type de câble pour les deux sections et non pas de faire un panachage hasardeux de câbles de diamètres et de matériaux diffé­rents qui parfois font entrer en oscillation l'amplificateur.

ECOUTE

Il est toujours très dangereux de modifier un système de haut-parleurs qui fonctionne déjà très bien, car on peut améliorer un ou deux paramètres subjectifs qui, d'une manière surprenante, vont passer au premier plan en faisant effet de masque sur les autres et en déséquilibrant l'ensemble, alors que sur la première version, l'équilibre obtenu était agréable, sans se poser de question.

Jean-Marie Reynaud, très friand de concerts et de musique vivante, n'a jamais perdu de vue ni d'oreilles, ces fameux compromis sonores qui font qu'un système est agréable a écouter des heures durant, alors qu'avec un autre on a envie de baisser le volume sonore ou d'arrêter l'écoute. La Studio 3 est à la base une enceinte qui fonctionne admirablement bien, la série II va beaucoup plus loin à notre avis dans la rapidité du temps de montée des attaques en particulier dans le grave, la définition, la clarté dans le haut-médium, avec beaucoup plus d'ouverture et de stabilité de la scène stéréophonique. Cela est frappant sur la transcription des voix féminines telles que celle de la chanteuse Barbara dont nous prenons souvent les prises de son pour test, car la plage dynamique est importante tout en révélant de nombreuses subtilités sur le phrasé, or, les Studio 3 série II apportent beaucoup dans le domaine de la lisibilité tout en conservant de la matière sonore pour ne pas transformer l'interprète en « fantôme évanescent » .

La rapidité de mise un oeuvre sur les transitoires et l’absence totale de trainage sont mises en lumière sur la plage "Slippin' Away II" extraite de l’ album Sheffield Lab Direct Front The Masters, par le groupe James Newton Howard & Friends où l'avalanche de percussions s'avère d'une précision remarquable, sans l'ombre d'un doute sur les fronts de montée ni un décalage dans le temps entre les attaques dans le grave et celles dans le médium-aigu. Les équipages mobiles, de relativement faible diamètre, mais parfaitement chargés procurent cette rapidité qui est très difficile à obtenir à partir de 38 cm, sauf si ceux-ci ont une suspension très raide qui, dans ce cas implique une remontée de la fréquence de résonance.

Sur la reprise de "Walk On the Wild Side" de Lou Reed extrait de Voices and Instruments, le balancement de la section basse est superbement rendu car l’amplitude des différences de niveau est respectée évitant d'entendre toujours la même note ou bien quelques variations de timbre dans un brouillard sonore peu engageant, peu entraînant. L'attaque du saxophone sur la fin de la plage est superbe ne paraissant pas saturer dans le haut-médium-aigu (merci à la parfaite cohésion entre, le grave-médium en façade et le tweeter à dôme métal) tout en conservant le soufflé puissant de la montée chromatique et, sans phénomène d'étranglement. Cette beauté du timbre se retrouve aussi sur le saxophone ténor de Guy Lafitte "Stephane's song", avec des rapports différents (le distance par rapport aux microphones qui n'échappent absolument pas aux Studio 3 série II, avec cette liberté sur les envolées lyriques de l'interprète qui démontre les grandes capacités dynamiques de ces enceintes. 

Sur la plage l de notre C.D. test "Tableaux d'une exposition" de Mussorgski, les violentes percussions sont transcrites sans être étouffées, ni sonorités de tunnel (le dosage l'amortissement interne est idéal). La plage 9 (même C.D.) du dialogue entre contrebasse et violoncelle avec l'orgue positif en retrait ne révèlé absolument pas de sonorités de fond de cône, l’ogive de dispersion du grave-médium remplit parfaitement son rôle en régularisant la diffusion d'une zone très proche de la fréquence relais avec le tweeter. Les deux instruments sont parfaitement à leur place, ils n'ont pas la bougeotte dès que l'un est plus sollicité que l'autre, avec cette merveilleuse sensation d'ouverture et de transparence de cristal chère au concepteur de ces enceintes.

L'architecture complexe de la charge des Studio 3 série II a une répercussion directe sur la qualité sonore car on a enfin la jonction entre vitesse correcte d'établissement des notes, matière sonore et espace stéréophonique à partir d'un système prenant très peu de place au sol et sans avoir à utiliser des électroniques monstrueuses. Bel acharnement de la part de ce constructeur, toujours en quête du "Graal" en matière d'acoustique, et toujours aussi pragmatique dans son approche, mesures à l'appui, mais surtout écoutes comparatives avec le maximum d'ouverture d'esprit pour ne pas se bloquer sur des détails qui n'apportent pas grand chose à l'ensemble de la restitution mais plutôt sur l'essentiel que retient l'oreille et que le cerveau traduit. Un magnifique système d'enceintes colonne qui répond aux critères d'une écoute domestique raffinée, sans effets outranciers faciles mais fatigants à la longue, pour un prix très étudié.

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